Le roman "Jurassic Park" fête ses 30 ans !

Ce fut le second événement autour du diptyque des saintes écritures à la fin de l'année dernière : après les vingt-cinq ans du Monde Perdu (ici) en septembre, ce fut au tour de son ainé Le Parc Jurassique de fêter son trentième anniversaire en novembre. 

Du coup, c'est l'occasion de parler un peu de cette œuvre mythique de Michael Crichton sans laquelle la saga cinématographique initiée par Steven Spielberg n'aurait jamais vu le jour.

Dans les années 1980, Michael Crichton (né en 1942) est un auteur déjà couronné de succès. Après avoir écrit des thrillers, parmi lesquels le récompensé Extrême Urgence en 1968, il publie en 1969 une roman qui fera sa notoriété : La Variété Andromède. A partir de là, Crichton enchaine les best-sellers (L'Homme Terminal en 1972, Le Royaume de Rothgar en 1976, Congo en 1980, Sphère en 1987) et donne naissance à un nouveau genre, le techno-thriller. 

Outre le diptyque Le Parc Jurassique (1990) et Le Monde Perdu (1995), l'auteur continuera à créer de nouveaux livres, tels que Soleil Levant en 1992, Turbulences en 1996, Prisonniers du Temps en 1999, La Proie en 2002, Etat d'Urgence en 2005 ou encore Next en 2006. 

Michael Crichton s'éteint des suites d'un cancer en 2008, laissant deux romans inachevés. 

Un aspect récurrent des œuvres de Crichton dans ses romans de science-fiction et de techno-thriller est le danger qui résulte des avancées de la science et de la technologie quand elles se trouvent utilisées à des fins commerciales et dévoyées. L'univers crichtonien est ainsi une sorte de mise en garde contre les risques qui nous guettent dans la course folle de la modernité et l'absolutisme capitaliste qui est celui de la société de la fin du XXe siècle et du début du XXIe. 

Le schéma crichtonien semble, d'une certaine façon, être une démonstration par l'exemple de l'adage de l'auteur français du XVIe siècle François Rabelais (1494-1553) : "science sans conscience n'est que ruine de l'âme". 


Je ne vais pas vous faire l'affront de vous résumer ce roman parce qu'il est hautement probable que vous qui lisez ces lignes le connaissez déjà. Je vais cependant un peu m'étendre plutôt sur la genèse de cet ouvrage. 

Michael Crichton envisagea une histoire autour du clonage de dinosaures dès le début des années 1980, lorsqu'il rédigea un récit dans lequel un étudiant recréait un ptérosaure. Mais n'étant pas convaincu par l'idée, il la laissa tomber. Ce projet lui resta cependant dans la tête même durant la rédaction d'autres romans au cours de ces années et il travailla à rendre plus crédible son idée de la science ressuscitant les dinosaures. Il revint finalement à la pleine rédaction de cette histoire quelques années plus tard, cette fois-ci avec l'idée d'un parc d'attractions peuplé de dinosaures créés par une entreprise de biotechnologie (InGen). 

Intrigué par le lien entre les dinosaures et les enfants, Crichton commença par écrire son roman du point de vue de l'un de ces derniers. Mais les réactions qu'il reçoit de ses premiers lecteurs ne sont pas des plus encourageantes. Jurassic Park n'emballe pas les proches de Crichton et il semble que cet ouvrage-ci aura du mal à emporter l'adhésion. Crichton modifie certaines choses par la suite mais la réception ne change pas. Finalement, ce fut un des détracteurs de son projet qui lui a demandé de plutôt écrire l'histoire du point de vue d'un adulte et non de celui d'un enfant. Convaincu par cette suggestion et encouragé par les retours nettement plus positifs qui sont ceux de cette nouvelle version de son roman, Michael Crichton continue sur cette lancée et développe une histoire complexe, mature et passionnante. 

En plus de la génétique, le roman de Michael Crichton traite aussi de la biotechnologie, de la paléontologie, d'éthique scientifique et de la théorie du chaos, ce qui donne un fond particulièrement intéressant à l'ouvrage au-delà du simple récit de l'aventure de nos protagonistes sur Isla Nublar. 

L'un des personnages a d'ailleurs une place à part dans le livre : le mathématicien Ian Malcolm, décrit par l'auteur comme étant le "commentateur ironique" et qui est l'alter ego de Michael Crichton au sein de cet univers. 

Terminé, le roman Jurassic Park parait aux Etats-Unis le 20 novembre 1990 aux éditions Alfred A. Knopf et sera un des principaux best-sellers de l'année 1991 outre-Atlantique, ainsi que dans tous les pays où il sort. 

En France, l'ouvrage est publié en 1992 aux éditions Robert Laffont sous le titre Le Parc Jurassique

Comme on le sait, et j'en ai déjà parlé il y a quelques mois, Michael Crichton écrivit par la suite un second roman autour des dinosaures ressuscités par la science, Le Monde Perdu, qui eut droit également à son adaptation cinématographique réalisée une nouvelle fois par Steven Spielberg.  


Anecdote bien connue qu'il ne fait jamais de mal à redire, il faut savoir que les droits pour l'adaptation cinématographique de Jurassic Park furent achetés par Universal avant même la publication du roman. Il y eut d'ailleurs plusieurs studios qui tentèrent d'obtenir ces droits et plusieurs noms de réalisateurs déjà connus à l'époque circulèrent pour réaliser le film, notamment James Cameron. 

Bien évidemment, je ne vous apprends rien, l'adaptation fut dirigée par Steven Spielberg et devint l'un des films les plus géniaux de l'histoire du cinéma. 

Les deux œuvres présentent cependant un certain nombre de différences. Crichton travailla à l'écriture du scénario du film et expliqua de lui-même que cela était le fait du changement de support : avec un film de deux heures, il est bien évident que l'on ne peut pas faire tenir 100% d'un roman de 450 pages et il en résulte donc logiquement que le scénario du film se "contente" de reprendre une partie de la trame du roman et de mettre à l'écran quelques-unes des scènes marquantes du livre. 

Jurassic Park  n'est donc pas une adaptation parfaite (la fidélité variant selon les moments) mais le film n'a pas à rougir de l'œuvre d'origine. A titre de comparaison, Le Monde Perdu prend bien plus de libertés envers le roman éponyme de Michael Crichton. 

Notons que certains passages du Parc Jurassique qui sont absents de Jurassic Park furent toutefois adaptés dans les films suivants de la franchise cinématographique. 


Jurassic Park est un excellent roman, une œuvre qui recèle énormément de choses passionnantes. 

Pour ma part, je l'ai lu pour la première fois à l'âge de neuf ans et c'est toujours un énorme plaisir de replonger dedans. 

Ce doit même être, je pense, le premier roman que j'ai lu de mon plein gré. 

Le roman est-il meilleur que le film ? Vieux débat. Pour ma part, j'aurais tendance à dire que oui. 

Est-il le chef-d'œuvre absolu de Michael Crichton ? En toute objectivité, je ne saurais le dire. 


Et vous, que pensez-vous du roman culte de Michael Crichton ? Quels sont vos moments préférés ? A quel âge avez-vous lu ce livre pour la première fois ? N'hésitez pas à me le dire en commentaires 😉 !

Sources : 
Interview de Michael Crichton DVD The Lost World : Jurassic Park
François Léger, Jurassic Park a failli être un film de James Cameron dans la veine d'Aliens, article publié le 11.04.2018 sur le site premiere.fr
Page Jurassic Park sur le site officiel de Michael Crichton, michaelcrichton.com

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