Les deux autres Jurassic Park de John Hammond

Aujourd'hui, remettons un peu le nez dans les deux romans de Michael Crichton pour un court article.

Comme vous le savez tous, le Parc Jurassique était situé à Isla Nublar, une petite île au large du Costa Rica. Mais ce dont on se souvient généralement moins, c'est que John Hammond avait déjà de la suite dans les idées pour son projet. 


En effet, le premier des deux romans nous apprend que le milliardaire a déjà lancé la suite de l'exploitation du clonage des dinosaures, en ne se limitant pas simplement à Isla Nublar, avec déjà deux autres parcs prévus pour que le monde entier puisse venir admirer les créatures d'InGen. 

C'est dans le chapitre intitulé Bungalow que l'on apprend cela, dans la discussion entre John Hammond et Henry Wu. 

Alors que la situation dans le Parc Jurassique est déjà en train de tourner au désastre, que les dinosaures se promènent librement sur l’île et que plusieurs morts sont déjà à déplorer (Nedry, par exemple, à peine quelques pages auparavant), le vieux milliardaire discute avec le jeune généticien de leur rencontre il y a des années, de la situation actuelle du parc et des développements possibles pour le projet (notamment de la fameuse version 4.4 visant à modifier les dinosaures pour les rendre plus conformes à ce que le public imagine de ces animaux). C'est au cours de ce dialogue entre les deux personnages que John Hammond lâche une information importante : Isla Nublar n'est qu'une première étape et deux parcs similaires seront bientôt bâtis loin du Costa Rica, ailleurs dans le monde. 

En effet, pour faire grandir le projet en popularité et en prospérité, il faut pérenniser au maximum le concept de parcs à dinosaures et pour cela il est plus facile d'en offrir un à chaque grande région du monde plutôt que de simplement se contenter d'une seule île lointaine qui ne peut, par définition, accueillir le plus de visiteurs possible. Le schéma est le même que celui qui fut dans la réalité fait pour Disney, qui a installé ses parcs Disneyland à divers endroits du monde en dehors des Etats-Unis afin de transporter son univers et surtout conquérir une clientèle qui ne pourrait pas forcément se déplacer jusqu'aux parcs étasuniens. C'est donc une décision totalement logique pour faire encore plus de bénéfices et donner une dimension mondiale à ce nouveau marché qu'est l'exploitation commerciale du clonage d'espèces disparus. 

Le premier de deux sites qui est mentionné est celui d'un Jurassic Park pour le marché européen. John Hammond explique qu'il a déjà loué une île de l'archipel des Açores pour y construire ce parc à dinosaures. 


Dans le même temps, InGen est déjà en train de monter le projet d'un Parc Jurassique de l'autre coté de l'océan Pacifique pour le Japon (et par extension la Corée du Sud, la Chine et autres pays asiatiques), sur une île que l'entreprise possède déjà aux alentours de l’île de Guam. 


Cela va sans dire mais cela va mieux en le disant : bien évidemment ces deux parcs auraient vu le jour sur deux îles fictives, comme Isla Nublar. 

Au-delà de cela, on ne sait pas grand-chose de plus sur ces "Jurassic Park Europe" et "Jurassic Park Japon". 

Une question que l'on peut se poser est celle du rôle d'Isla Sorna dans cette affaire. On pourrait imaginer que de nouvelles installations auraient été créées sur deux nouvelles îles afin d'étendre le savoir-faire d'InGen à ces nouveaux territoires. Si on suit cette idée, cela aurait pu ressembler à quelque chose comme ceci : 

Site A : Isla Nublar - Jurassic Park pour l'Amérique
Site B : Isla Sorna - Usine du Site A
Site C : île non nommée des Açores - Jurassic Park pour l'Europe 
Site D : île non nommée de l'océan Atlantique - usine du Site C
Site E : île non nommée proche de Guam - Jurassic Park pour le Japon et l'Asie
Site F : île non nommée du Pacifique Ouest - usine du Site E

C'est un plan logique et séduisant. Cependant, il ne faut pas oublier que même en cas de succès du premier Parc Jurassique, Isla Sorna serait resté un endroit caché, la face sombre de la réussite de John Hammond, là où les échecs des travaux des généticiens avaient lieu dans la plus grande discrétion et étaient cachés pour ne pas entacher l'image de la société. John Hammond doit montrer que le processus de fabrication des dinosaures est parfaitement maîtrisé par InGen et rien ne doit donc laisser penser que les choses sont en réalité bien différentes et que les généticiens galèrent pour arriver à créer des animaux viables. A partir de là, il semble qu'il aurait été peu probable qu'InGen se risque à mettre en place deux autres sites pour créer de nouvelles attractions puisque le problème aurait été le même que sur Isla Sorna, à savoir cacher les échecs et ratés du clonage des dinosaures. Et ce d'autant plus que le succès aurait forcément conduit les firmes concurrentes à redoubler d'efforts pour voler les travaux scientifiques de l'entreprise de John Hammond afin de fabriquer leurs propres dinosaures. Les secrets sont plus facilement en sûreté lorsqu'il n'y en a qu'un, alors qu'avec trois lieux distincts on démultiplie drastiquement le risque que celui-ci puisse fuiter et briser le mythe InGen. De ce fait, il semble plus simple et logique de penser qu'Isla Sorna serait restée l'usine d'InGen mais pour les trois parcs et non plus seulement pour Isla Nublar. 

D'ailleurs, on peut noter que s'il y a bien quinze espèces sur Isla Nublar quelques temps avant que le parc ouvre, on sait qu'InGen a fabriqué plus d'espèces que cela puisque certains des dinosaures rencontrés sur Isla Sorna dans Le Monde Perdu n'y étaient pas (les Pachycéphalosaurus et les Carnotaurus par exemple). Dès lors, on peut émettre l'hypothèse que ces dinosaures-là avaient été clonés et élevés dans la perspective déjà d’être des attractions pour les deux autres parcs que l'entreprise allait bientôt construire, ceci pour singulariser un peu l'un par rapport à l'autre avec certains animaux spécifiques. 

Qui sait, peut-être les Carnotaurus qui menacent l'équipe dans le second roman étaient-ils destinés à peupler le Parc Jurassique de l'Europe...

Au-delà ces quelque supputations, on sait dans le livre que John Hammond a déjà planifié la concrétisation de ces deux nouveaux parcs et le succès à venir. Ainsi, il explique à Wu que la construction débutera l'année suivante, c'est-à-dire en 1990, et que les parcs ouvriraient au public dans les quatre ans, vers 1994 au plus tard donc. Il ajoute également que les recettes totales des trois parcs avoisineront facilement les dix milliards de dollars par an et que cela pourrait même monter sans problème à vingt milliards en considérant l'argent qui pourra être touché sur les droits de diverses sortes (pour la télévision et les produits dérivés par exemple). 

Hammond ajoute qu'avec autant d'argent à se faire avec le seul concept de parcs à dinosaures, il ne voit même pas l’intérêt de perdre du temps sur les projets d'autres utilisations potentielles des animaux comme le propose Lewis Dogson chez la société rivale BioSyn (lequel n'a pas perdu d'ailleurs cette idée de vue puisqu'il en est encore question lorsqu'il organise six ans plus tard son expédition sur Isla Sorna dans Le Monde Perdu). 

Bien évidemment ces deux projets n'auraient vraiment pu démarrer qu'avec la réussite du premier parc d'Isla Nublar. Mais comme ce fut un échec et que l’île fut rasée par l'armée costaricaine, rien ne filtra sur InGen et Jurassic Park, et les projets de parcs à dinosaures pour l'Europe et le Japon disparurent à jamais. 


Tout cela est ce qui est dans les romans mais qu'en est-il pour les films ? Eh bien rien de tout cela n'est présent dans les cinq films, à une exception près : lors de la scène du dîner dans le premier film, on voit le nom "Jurassic Park Europe" apparaître parmi les diapositives en arrière-plan. 

Si on considère cela comme ayant une importance factuelle dans l'univers de la franchise, on peut alors se demander si le projet n'a pas pu être relancé par Simon Masrani après le succès colossal que fut le Jurassic World. Après tout, il a bien rebâti un parc sur Isla Nublar en trahissant le message de John Hammond alors poursuivre sur cette lancée avec de nouveaux parcs ne serait finalement qu'une étape de plus. Pour l'instant, rien n'est jamais apparu là-dessus mais l'on peut sans mal imaginer que même si le parc n'avait pas été détruit par le passage de l'Indominus rex l'éruption du Sibo se serait quand même forcément produite trois ans plus tard. Dès lors, rien n'aurait fondamentalement empêché Masrani Global Corp de délocaliser le parc sur une autre île. 

Voilà donc pour l'histoire des deux autres parcs à dinosaures que John Hammond voulait créer après celui d'Isla Nublar. J'espère que cet article vous aura intéressé. N'hésitez pas à me laisser votre avis et vos idées en commentaires 😉 !

Commentaires

  1. Site A: San Diego: siège Social & premier Parc.
    Site B: Isla Sorna: recherche & production
    Site C: Isla Nublar: Première phase d'exploitation commerciale

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    Réponses
    1. Le premier parc, celui de San Diego, n'existe pas dans les romans. Et puis, comme le site principal d'InGen était le parc de Nublar, leur attraction sur laquelle reposait leur business, on peut imaginer tout aussi logiquement que ce soit l'inverse :

      Site A : Isla Nublar - Parc Jurassique et vitrine de l'entreprise
      Site B : Isla Sorna - recherche et production
      Site C : San Diego - Siège social et administratif de l'entreprise

      Comme ça, ça marche aussi :) .

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